Coin lecture

« Le roman est ennemi de la vitesse, la lecture doit être lente et le lecteur doit rester sous le charme d’une page, d’un paragraphe, d’une phrase même. » (Milan Kundera)

Doucement renaît le jour (Delphine Giraud) ♥♥♥♥
Présentation de l’éditeur : Connie, jeune femme au caractère bien trempé, a réalisé son rêve de devenir fleuriste et gère sa boutique d’une main de maître. Mais le jour où elle découvre une ancienne photo d’elle à côté d’un petit garçon, toutes ses certitudes s’effondrent. Qui est cet enfant ? Acculé, son père lui avoue qu’il s’agit de Mat, son petit frère. Victime d’un accident à l’âge de deux ans, il est resté tétraplégique et communique peu avec le monde extérieur. Connie l’a effacé de sa mémoire. Emportée par son désir de connaître son frère et de rattraper le temps perdu, elle oublie alors une question essentielle : pourquoi ses parents ont-ils préféré lui cacher l’existence de Mat pendant si longtemps ? Elle ignore encore ce qu’il en coûte de remuer le passé…

En commençant ce roman, j’avais peur qu’il ne soit trop à l’eau de rose mais j’ai été très agréablement surprise car les thèmes abordés sont beaucoup plus profonds qu’une simple histoire fleur bleue (handicap, deuil, dépression…)
Le récit, qui alterne entre passé et présent, sur fond de secret de familles, est très bien mené. Il y a suffisamment de rebondissements pour tenir le lecteur en haleine et les personnages sont très attachants.
Au final, l’auteure nous conte une histoire très touchante, pleine de bons sentiments, qui aborde différents thèmes de manière très juste et avec beaucoup de pudeur. Un bon moment de lecture sans prise de tête !

Les enfants sont rois (Delphine De Vigan) ♥♥♥♥
Présentation de l’éditeur : « La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s’étonna de l’autorité qui émanait d’une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l’obscurité. « On dirait une enfant », pensa la première, « elle ressemble à une poupée », songea la seconde. Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire ».
A travers l’histoire de deux femmes aux destins contraires, Les enfants sont rois explore les dérives d’une époque où l’on ne vit que pour être vu. Des années Loft aux années 2030, marquées par le sacre des réseaux sociaux, Delphine de Vigan offre une plongée glaçante dans un monde où tout s’expose et se vend, jusqu’au bonheur familial. 

Je me méfiais déjà des réseaux dits « sociaux » (Facebook, You Tube, Instagram, et j’en passe…) auxquels je ne suis pas du tout accro (c’est le moins que l’on puisse dire !) mais là, j’avoue que je suis tombée des nues en découvrant les abus de certaines « chaines familiales ». Dans ce roman mené comme une enquête policière, Delphine de Vigan pointe du doigt le voyeurisme et l’exhibitionnisme qui poussent les parents à surexposer et exploiter leurs enfants, sans avoir conscience des traumatismes que cela peut représenter pour eux, à court ou long terme. Elle dénonce les dérives d’une société accro à l’image et à la surconsommation.
Le sujet est traité avec beaucoup de réalisme et ce roman dérangeant, glaçant, parfois même effarant devrait être lu par tous les parents (et les autres aussi, d’ailleurs !). Il nous pousse forcément à nous poser des questions. Nous sommes tous plus ou moins accro à internet et on se demande à la lecture de ce roman dans quelle mesure on participe à ces dérives. Pour ma part, je ne suis pas du tout adepte des réseaux sociaux et j’ai toujours eu du mal à comprendre cette tendance à mettre sa vie en scène, sans aucune intimité ou pudeur. Quant à exploiter ses enfants jusqu’à leur voler leur enfance, là, j’avoue que cela me dépasse ! Comme dans toute chose, je pense qu’il faut de la mesure et que l’on peut tout à fait tirer profit des bénéfices d’internet sans en subir les dérives… Mais je m’égare !
Bref, vous l’aurez compris, je vous conseille vivement ce livre à la fois enquête sociologique et policière, qui se lit avec plaisir… et effarement !


Qu’à jamais j’oublie (Valentin Musso) ♥♥♥♥
Présentation de l’éditeur : Nina Kircher, une sexagénaire, veuve d’un photographe mondialement célèbre, passe quelques jours dans un hôtel de luxe dans le sud de la France. Soudain, elle quitte la piscine où elle vient de se baigner pour suivre un homme jusqu’à son bungalow puis, sans raisons apparentes, elle le poignarde dans un enchaînement inouï de violence, avant de s’enfermer dans un mutisme complet.
Pour tenter de comprendre cet acte insensé, son fi ls Théo, avec lequel elle a toujours entretenu des relations difficiles, n’a d’autre choix que de plonger dans le passé d’une mère dont il ne sait presque rien. De Paris à la Suisse en passant par la Côte d’Azur, il va mener sa propre enquête, jusqu’à découvrir des secrets inavouables et voir toute sa vie remise en question…

Je suis rarement déçue par Valentin Musso (qui excelle dans le thriller psychologique) et j’aime beaucoup sa façon d’écrire. Cependant, ce dernier roman est à mon avis (tout à fait subjectif, j’en conviens) loin d’être le meilleur qu’il ait écrit ! Alternant entre passé et présent, entre la France et la Suisse, l’auteur nous plonge dans une nouvelle histoire de famille, avec ses secrets qui éclatent au grand jour les uns après les autres. Il place une partie de son intrigue dans un de ces foyers suisses où de jeunes femmes étaient internées car considérées comme « dérangeantes » dans la société (filles-mères, mendiantes, homosexuelles, alcooliques, pauvres…). Ces « internements administratifs » sans motif valable font partie de l’histoire récente de la Suisse puisqu’ils ont eu lieu jusqu’en 1981 !!
L’intrigue est plutôt bien ficelée (même si elle m’a semblé parfois un peu capillotractée) mais il m’a manqué un je ne sais quoi pour que je sois vraiment emballée. Malgré tout, j’ai lu ce roman avec plaisir et l’ai trouvé intéressant ne serait-ce pour cette tranche d’histoire que je ne connaissais pas du tout.

J’ai terminé…

Je suis en train de lire…

16 commentaires sur “« Le roman est ennemi de la vitesse, la lecture doit être lente et le lecteur doit rester sous le charme d’une page, d’un paragraphe, d’une phrase même. » (Milan Kundera)

  1. En ce moment ma tète n’est pas a la lecture et pourtant j’aime ça!!!!je suis comme toi l’anomalie m’a déçue,j’aie lue les deux derniers de Franck thilliez que j’ai dévorée et les enfants sont rois effrayant,la je viens de terminer Betty de Tiffany McDaniel une petite pour ma part !!!!!merci Cath pour cette rubrique inspirante et le temps que tu passe a Ecrire les commentaires et appréciations…belle journée.

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  2. Grande fan de Delphine de Vigan j’ai dévoré son nouveau roman et comme toi j’ai été effarée par ce qu’il dénonce… Je pense que je vais faire l’impasse sur ce Musso mais tenter Le Delphine Giraud que je ne connais pas…. Merci

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  3. Coucou Cath,
    Vraiment un grand merci pour cette rubrique qui m’a fait découvrir nombre d’auteurs …
    Une jolie citation qui me parle …
    Belle journée
    Domi

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  4. J’ai encore bcp lu ces temps ci. A la bibli de mon village ils ne font pas de manifestations en ce moment alors ils achètent des nouveautés et comme il y a plein de livres qui sont sortis ces derniers temps j’en profite. Bien sûr j’ai adoré le dernier Mélissa da Costa je revenais des autres . Toujours aussi superbe .
    Un autre roman sur une histoire familiale sur plusieurs générations A la lumière de nos jours de Clarisse Sabard (auteur que j’ai découvert grâce à toi Cath).Je l’ai aussi bcp aimé. J’ai aussi bien apprécié Vers le soleil de Julien Sanders sur le fait divers du pont de Gênes, Les possibles de Virginie Grimaldi sur la vieillesse, Face à la mer immense de Lorraine Fouchet et tout peut s’oublier de Olivier Adam sur une mère japonaise qui emmène l’enfant qu’elle a eu avec un français au Japon. Dans un tout autre genre pour mon club de lectures j’ai lu des auteurs iraniens et entre autres Broderies de Marjane Satrapi qui évoque l’opération gynécologique qui consiste à refaire l’hymen des femmes iraniennes qui doivent arriver vierges au mariage. C’est une BD en noir et blanc et ça décoiffe. A lire. Je vais commander à la bibli le livre de Delphine Giraud. Merci Cath

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  5. Pas de lecture récréative possible pour moi en ce moment mais je lis toujours tes commentaires avec beaucoup d’intérêt et note quelques titres pour « après ».
    Belle journée

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  6. Merci beaucoup Cath!! Je pense que lors de mon prochain voyage en France (seul Dieu sait quand?) ma valise sera remplie de livres . . . en plus le recommandations de Nichat. Merci beaucoup!!

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  7. Je n’avais pas encore vu ce Musso. Je le lirai quand il sortira en poche.
    De Vigan, je le rencontre partout. Je le lirai aussi, c’est sûr ! Ah les dérives de l’informatique ! Tu n’es pas une adepte des réseaux sociaux. Eh bien, je peux te dire que j’en vois des vertes et des pas mûres ! Que les gens sont méchants ! Surtout sous couvert de l’anonymat ! Je ne te parlerai pas de l’orthographe qui est malmenée comme pas deux ! Grévisse doit se retourner dans sa tombe !
    Huon, j’en ai lu un, le premier, je pense.
    Bonne fin de semaine.

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  8. Christelle, toi et moi avons publié nos lectures quasi en même temps.
    Je vais demandé les enfants sont rois dont j’ai pas mal entendu parler et tu me confortes dans mon idée de le lire.
    J’espérais un Valentin Mussu à la hauteur de nos espoirs.. Je le demanderais tout de même à ma médiathèque car j’aime bcp cet auteur.
    Merci pour ce partage
    Bisous

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  9. Encore une fois, merci pour toutes tes impressions sur ces livres. J’aime beaucoup l’idée du premier, et le second aussi, pour le troisième je connais l’auteur donc je le lirai peut-être aussi !
    Bises
    Thaly

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  10. Merci pour cette rubrique lecture, que je parcours à chaque fois avec grand plaisir…
    J’ai noté quelques titres (ton avis sur le Delphine de Vigan m’a fait changer d’avis, je vais peut-être tenter…), vivement que la bibliothèque réouvre ses portes…
    Belle soirée, bises

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