Malaisie·Voyage

Snorkelling et farniente aux îles Perhentian (suite)

Après plusieurs jours d’observation des fonds marins autour de notre île, nous prenons aujourd’hui le large pour l’aventure en pleine mer.

IMG_9648

Nous avons  pratiqué le snorkelling en pleine mer  à plusieurs reprises que ce soit en Thaïlande, en Indonésie ou aux Philippines. A chaque fois, il s’est avéré que des difficultés se rajoutent par rapport à la pratique le long de la plage. En effet, il y a toujours beaucoup plus de vagues et surtout des courants marins importants qui peuvent très rapidement vous éloigner du bateau,  ancré donc immobile. Nous serons toujours dans le parc national où il est interdit d’utiliser des palmes pour protéger les coraux ; il faudra donc nager comme un poisson dans l’eau pour se diriger et pour vaincre les courants. D’ailleurs, nous avons été les seuls à respecter les coraux puisque tous les touristes rencontrés lors de notre séjour avaient des palmes, louées par tous les « professionnels du tourisme » qui se moquent complètement des dégâts sur les fonds marins qui les font vivre ! L’homme détruit son environnement en permanence…

Notre expérience nous a prouvé que les séances de snorkelling se suivent mais ne se ressemblent jamais ; il y a toujours un élément qui modifie les conditions. Concernant le reportage photos, toutes les  difficultés évoquées ci-dessus viennent se rajouter à la problématique de base : recherche de la meilleure lumière, de la bonne distance (dans l’eau  la distance est faussée, on a toujours l’impression d’être très  proche,  mais lorsque on regarde ses photos, les sujets se trouvent toujours trop loin!!! ), d’une composition d’image esthétique, le tout avec des poissons en mouvement permanent. Vous l’aurez compris, c’est la galère pour faire des photos et c’est encore pire pour faire une vidéo !  

Nous approchons de notre premier spot d’immersion. 

IMG_9659

C’est parti pour notre 1ère séance de snorkelling autour des « baby’s islands ».

Nous sommes en présence de coraux vivants qui couvrent les hauts fonds autour de l’îlot, c’est un paysage marin de toute beauté !!!

P9192433

Il est évident que la densité de poissons est beaucoup plus importante qu’au bord des plages. 

P9192438
P9192446

Les plaines de coraux vivants sont très impressionnantes. 

P9192440

Les clichés de poissons ou de coquillages  sont évidemment sublimés dans cet environnement magique.

P9192456
P9192465
P9192442
P9182007
P9192693

Après avoir remonté le courant pour rejoindre le bateau, nous débriefons avec notre pêcheur sur la beauté du fond marin. Hélas, notre objectif secret n’était pas au rendez-vous, d’après notre pêcheur à cause de la houle un peu trop forte aujourd’hui.

Nous nous dirigeons maintenant vers un autre spot pour faire une nouvelle tentative. Pour ceci, le bateau va s’ancrer non loin d’une superbe plage. Quant à nous,  il va falloir nous diriger vers le large pour snorkeller à la recherche de coraux vivants.  

P9171342
IMG_9676

Vous êtes prêts pour nager en pleine mer assez loin du bateau ? Pour moi c’est ok.

P9150228
P9192468

Ici, les poissons perroquets sont plus gros qu’au bord des plages.

P9192506

Nous rencontrons à nouveau un baliste titan que nous allons suivre quelques instants. Vous remarquerez qu’il ne se déplace jamais seul car en brassant les coraux et le sable, il dégage du plancton marin qui va nourrir ses accompagnateurs. 

P9192476
P9192472
P9192485
P9192487

Sur la vidéo ci-dessous, le baliste va faire un étrange ballet suivi par ses compagnons. Nous en profiterons pour apercevoir ses dents. Puis, il va s’éloigner de son lieu de repas, et nous conduire vers notre « objectif secret ». Celui-ci va nous faire un petit défilé de mode pour montrer ses différents profils . 

Vous avez pu observer un poisson « napoléon » qui fréquente les alentours des « baby islands ». Ils étaient d’ailleurs deux mais le second ne s’est pas approché de nous. Il fait partie de la famille des labres. Il a pour particularité d’avoir une durée de vie très longue (jusqu’à trente ans !). Bien entendu, son surnom vient de la bosse qu’il a sur le front et qui ressemble au bicorne de l’empereur. Ce sont les mâles qui la développent et la taille de la bosse augmente avec l’âge. Ce poisson est aussi hermaphrodite : il commence sa vie avec le sexe féminin,  atteint sa maturité sexuelle à l’âge de sept ans et change de sexe à quinze ans pour devenir mâle et mesurer plus d’un mètre de long.  C’est un des plus grands poissons qui fréquentent les récifs coralliens ; il peut mesurer jusqu’à deux mètres et peser 190 kg.

Il se nourrit de mollusques, de crustacés, d’oursins et de poissons qu’il croque avec ses dents. C’est un des rares prédateurs d’une étoile de mer appelée « acanthaster pourpre »  qui fait des ravages dans les récifs de coraux. Il est donc très important dans l’écosystème corallien. Par contre, sa densité de population est très basse puisqu’il y a un maximum de vingt individus pour 10 000 m2. Comme la plupart des poissons que nous venons de découvrir, il est en voie de disparition à cause de la sur-pêche, de la pollution, de la disparition des coraux… bref, de l’homme ! 

Nous remontons dans notre bateau pour rejoindre une des baby  islands. Les tâches noires visibles sous l’eau sont des coraux tabulaires qui sont entourés de sable corallien d’une blancheur éclatante.

IMG_9690

Ici  nous aurons pied dans le sable lorsque nous nous approchons de l’île. Nous voyons une densité de poissons impressionnante, identique à celle présente autour de toutes les îles avant que l’homme n’en prenne possession.

P9192517
P9192560

Nous observons des coraux en bonne santé.

P9192587
P9192577
P9192531
P9192550
P9192553
P9192597
P9192603
P9192606
P9192632

Nous assisterons à la toilette d’un poisson perroquet.

Cette anémone  violette a une couleur incroyable ! 

P9192659

Nous finirons notre séance avec ces coraux magnifiques !!!

P9192667
P9192676
P9192679
P9192714

Sur le trajet de retour vers notre île, nous nous arrêteront près d’un phare situé entre les deux grandes îles et les baby islands. La densité de poissons y est également importante.

Nous doublons maintenant l’ile de Kecil, baptisée « Small island », où il reste quelques petites plages romantiques.

IMG_9700
IMG_9705
IMG_9715

Nous voilà de retour sur « Big island ».

IMG_9866
IMG_9896

Au cours de ce reportage, vous avez pu constater les dégâts irréversibles causés par l’homme aux fond marins. 
Le réchauffement climatique va se poursuivre et même sûrement s’accélérer. Les sécheresses successives  vont causer les mêmes dégâts à la végétation de la surface terrestre. Ces dégâts seront tout aussi irréversibles ; il sera alors trop tard pour sauver la nature qui nous maintient en vie en captant le CO2 pour purifier  l’oxygène que l’on respire. Vous avez pu constater la diminution importante de la pollution atmosphérique depuis le début du confinement, cette  pollution étant en grande partie causée par la circulation automobile complètement démente « avant  » (il y a 1,2 milliard de véhicules en circulation sur la planète actuellement). Bien entendu, avec plus de 80 % de taxes sur les carburants, ce n’est pas le gouvernement qui va faire en sorte de réduire cette circulation. A l’évidence, il ne faut pas faire confiance non plus aux constructeurs automobiles qui trichent (dieselgate) pour diminuer la pollution des véhicules et encore moins aux industriels qui exploitent à outrance la manne pétrolière. Pour diminuer cette pollution, il ne reste plus que nous, les utilisateurs des automobiles. Si chacun d’entre nous diminue de 25% ses trajets automobiles, ceci réduira automatiquement la pollution atmosphérique liée à la circulation de 25%. Durant cette période de confinement, vous avez pu constater qu’il est possible de survivre sans utiliser son véhicule en permanence. Il suffit donc d’établir un juste milieu entre « avant » et « pendant » le confinement pour avoir un « après » plus respectueux de la planète, en gardant à l’esprit que c’est la combustion des énergies fossiles qui entretient le réchauffement climatique.

Malaisie·Voyage

Snorkelling et farniente aux îles Perhentian

Nous vous emmenons prendre un bol d’air en mer de Chine méridionale. Vous aurez besoin de votre masque (non, non…. pas celui pour vous protéger du coronavirus ! C’était avant !) et votre tuba. Prévoyez également un maillot de bain et de la crème solaire car le soleil sera au rendez-vous. Il existe aussi un risque important de dengue, il faut donc se protéger des piqûres de moustiques. 

P9142587

Nous resterons 8 jours sur cet archipel situé au nord-est de la péninsule malaise, avec pour objectifs de voir le plus de poissons tropicaux possible et peut-être aussi des coraux encore en vie, le tout en évitant au maximum les touristes qui viennent en nombre sur ces îles.

Nous logerons  sur Pulau Perhentian Besar, la plus grande des îles de l’archipel (d’ailleurs appelée « Big island »).

IMG_9775

M. Cath a choisi notre hôtel pour ses plages de sable blanc qui bordent les jardins de coraux où viennent se nourrir  les poissons.

IMG_9824
IMG_9818
IMG_9845
IMG_9862

Ces îles ont la particularité d’être couvertes de jungle ; il n’y a quasiment pas de chemins pour traverser la forêt. Il faut donc emprunter des bateaux-taxis pour rejoindre les différentes plages des îles. 

IMG_9771
IMG_9720
IMG_9780

Côté farniente, l’archipel est idéal pour parfaire son bronzage et  se rafraîchir les pieds dans l’eau de temps en temps.

IMG_9842
IMG_9827
P9150005

Pour le snorkelling, l’endroit est également très intéressant car il suffit de faire quelques mètres dans l’eau pour apercevoir de jolis poissons multicolores.

P9160692
P9160727
P9181434
P9181520
P9181827
P9181438

Quasiment au bord de la plage, au pied des rochers, nous verrons même des requins à pointes noires, amateurs des récifs de coraux aux eaux peu profondes. Ce sont de petits requins qui n’excèdent pas 1,6 mètre de long. Ils se nourrissent de petits poissons, de crustacés, de céphalopodes, d’oiseaux. Ils sont relativement timides et difficiles à approcher et ne représentent que très rarement un danger pour les humains, sauf s’ils sont excités par de la nourriture. 

P9181578
P9181583

Nous apercevrons également des raies à points bleus qui apprécient les récifs coralliens. Elles mesurent 35 cm de large et 85 cm de long. Elles se regroupent la nuit pour chasser invertébrés et poissons. Elles peuvent occasionner des piqûres douloureuses avec les épines venimeuses situées sur leur queue. En général, elles préfèrent la fuite devant une menace. 

P9182304

Bien sûr, nous pourrons observer des poissons clowns dans leur anémone. Ceux-ci fréquentent dix espèces d’anémone de mer qui sont normalement mortelles pour les poissons. L’individu dominant est la femelle ; elle est plus grosse que le reste du groupe. Elle forme un couple avec un mâle légèrement plus petit. Les autres membres du groupe sont des mâles immatures qui n’interviennent pas dans la reproduction. Cependant, les poissons clowns sont hermaphrodites : ils commencent par être femelle avant de passer au stade mâle. Ils se nourrissent de plancton et ont la particularité de nourrir l’anémone hôte uniquement lorsque qu’ils sont en aquarium ; en pleine mer, ils ne s’occupent théoriquement pas de leur hôte. Mais lorsqu’ils trouvent une proie trop grosse pour eux, ils la rapportent pour la mettre à l’abri dans l’anémone qui, étant carnivore, ne se fait pas prier pour la manger !

P9181462
P9181451
P9182253

Nous verrons beaucoup de poissons perroquets qui ont une taille moyenne de 30 à 40 cm. Leur nom vient de deux particularités :  la couleur des mâles (mélange de bleu, de vert et même de rose) et la forme de leur mâchoire qui ressemble à un bec garni de dents, leur permettant de gratter les rochers ou les coraux pour s’alimenter au cours de la journée. Ils sont un élément important de l’écosystème corallien car ils limitent le développement de certaines algues qui étoufferaient les coraux. De plus, ils rejettent des poussières de corail  (1 tonne par an par poisson) qui contribuent à la consolidation des récifs et participent à la formation des plages de sable blanc que nous affectionnons. 

P9181726
P9182119

Leur couleur varie au cours de leur vie en fonction de leur âge mais aussi de leur rang dans le groupe. Ils sont hermaphrodites et passent du sexe féminin où ils sont assez ternes au sexe masculin où ils deviennent multicolores. Lorsqu’ils sont en groupe, il y a un mâle dominant, reconnaissable à ses couleurs chatoyantes, qui dispose d’un harem de femelles. Il défend le groupe contre les ennemis.

P9181560
P9160733
P9182099
P9160748

Il utilise les services de petits poissons pour effectuer sa toilette.

P9181538
P9181762

Nous croiserons assez souvent la route du baliste titan qui peut mesurer jusqu’à 75 cm de long. Il vit seul et défend son territoire, notamment en période de nidification où il chasse les importuns, qu’ils soient poissons ou  hommes. Il possède des dents impressionnantes et peut mordre un plongeur pour protéger l’endroit où sont déposés ses œufs. Il utilise ses dents pour casser les pointes de corail qu’il ingère pour se nourrir. Il creuse également le sable  pour trouver des crustacés , des mollusques et des vers qui sont la base de sa nourriture.

P9181442

Nous admirerons beaucoup de coquillages appelés bénitiers. Ce sont les plus gros mollusques bivalves existants. Ils produisent des perles qui ne sont ni nacrées ni régulières.
Leur croissance est très lente. Des coraux, des algues les recouvrent et cachent leur coquille, laissant apercevoir deux valves revêtues d’un manteau très coloré . Les protubérances du manteau contiennent des lentilles concentrant la lumière dans les tissus et favorisant la photosynthèse qui multiplie des algues microscopiques. Ces algues sont la nourriture principale du coquillage. Deux tubes permettent une circulation d’eau de mer à l’intérieur et constituent un apport de plancton au coquillage.

P9181782
P9181776
P9181785
P9181935

Certains coraux sont assez photogéniques.

P9181712
P9181796
P9181894
P9181919

Corail « nid d’oiseau ».

P9182097

Corail tabulaire.

P9182160
P9171114
P9181952
P9182113

Corail « cerveau ». Ces coraux, pourvus d’un robuste squelette, prennent souvent la forme d’un dôme. Leurs tentacules effilés ne se déploient que la nuit. Leur croissance est particulièrement lente, de l’ordre de quelques millimètres par an.

P9171090
P9171075

Vous avez cependant sûrement remarqué que le fond de la mer est tapissé de coraux morts et cassés. Les coraux sont des animaux  à exosquelette calcaire qui vivent en symbiose avec les algues et nourrissent 25 % des espèces marines. 

Au cours des 50 dernières années, 50 % des récifs coralliens ont disparu,  à cause de la pollution des océans et, tout récemment, du réchauffement climatique. En 2016, sur une période de neuf mois, ce dernier a causé la mort de 30 % des coraux constituant la grande barrière de corail australienne. Les coraux sont très sensibles à l’élévation de température de la mer. Un seul degré de plus les affecte gravement. En l’espace de 10 ans seulement, nous avons constaté une augmentation de la température de l’océan indien de 2 degrés. Elle était à 30° lorsque nous avons passé nos diplômes de plongée en Indonésie en 2008. Lors de ce séjour en Malaisie, l’eau était à 32° et la majorité des coraux au bord des deux plus grandes îles étaient morts ou en voie de disparition.

Coraux morts rejetés sur la plage.

IMG_9791
IMG_9754

Coraux morts au fond de l’eau.

P9182251
P9182262
P9192429

M. Cath avait prévu cette désillusion et avait donc choisi  les îles Perhentian en raison de la possibilité de s’éloigner des deux îles habitées par l’homme pour aller snorkeller en pleine mer autour des « baby islands », qui sont désertes et donc vierges de toute pollution humaine. Ce sont les 6 petites îles qui se trouvent à gauche de la carte de l’archipel en début d’article. 
Nous vous donnons rendez-vous demain pour prendre un bateau de pêcheur à destination des « baby islands ». Je vous rappelle qu’un de nos objectifs est de voir des coraux vivants. Après avoir discuté avec le pêcheur qui nous emmènera demain, nous avons ajouté un second objectif. Mais chuuuut… nous en parlerons si nous réussissons à l’atteindre !