Séville

Place d’Espagne (2/2)

On retourne sur la place d’Espagne aujourd’hui, pour en finir le tour…
Une imposante galerie couverte aux arcades ouvertes sur la place relie les différents bâtiments entre eux.

Ses plafonds à caissons de bois sont magnifiques.

48 alcôves possédant un banc en forme de U recouvert d’Azulejos sont adossées à la base du mur de la galerie couverte.

Ces alcôves représentent par ordre alphabétique les provinces d’Espagne qui existaient à l’époque.

Chaque province a sa carte, le blason de sa capitale et une mosaïque représentant une scène de son histoire.

Le palais présente également de nombreuses décorations.

 On peut voir 48 médaillons de bustes d’illustres Espagnols au-dessus des alcôves.

 En haut du cliché ci-dessous, on peut voir un des 24 aigles aux armoiries de Charles Quint.

Les armes de la ville de Séville sont représentées sur le palais.

Quatre statues de 3 mètres de haut garnissent les deux petites flèches de l’édifice central.      

Et parce qu’on ne s’en lasse pas, on termine par un peu de flamenco !

Séville

Place d’Espagne (1/2)

Au cours des articles précédents nous avons découvert plusieurs pavillons des pays invités à l’expo de 1929 mais nous n’avons pas parlé du pavillon du pays hôte : l’Espagne. Ce pavillon étant de très loin le plus impressionnant de tous, nous allons le découvrir aujourd’hui… et ce n’est rien d’autre que le palais qui borde la place d’Espagne !

C’est à l’architecte Anibal Gonzalez que l’on doit cet extraordinaire pavillon.

La construction de l’ensemble a débuté en 1914 et a nécessité la compétence de mille hommes tous les jours pendant 14 ans !
La place représente un demi-cercle de 200 m de diamètre. Sa forme et son emplacement ont été mûrement réfléchis : la place est tournée en direction du fleuve Guadalquivir qui faisait à l’époque le lien avec l’océan Atlantique et l’Amérique.  Elle symbolise l’accueil à bras ouverts de l’Espagne pour ses anciennes colonies.
L’ensemble a une superficie de 50 000 m2 : le palais de forme arrondie qui borde la place recouvre une surface de 19 000 m2 ; la place utilise les 31 000 m2 restants. Ce projet était le plus important et le plus couteux de l’expo de 1929.

Le bâtiment incarnait le pavillon espagnol, tandis que la place servait de lieu de rassemblement pour les événements liés à l’exposition. Elle a d’ailleurs été le théâtre de l’inauguration de l’exposition. Elle pouvait accueillir jusqu’à 10 000 personnes.

La place est bordée d’un canal qui figure symboliquement l’accès au fleuve Guadalquivir.

Ce canal est enjambé par quatre ponts qui représentent les royaumes de Castille, d’Aragon, de Navarre et de Leon, le tout symbolisant l’unité politique de l’Espagne.

L’esplanade accueille en son centre une fontaine qui ne faisait pas partie du projet d’origine. Elle a été ajoutée en 1927.

Le palais représente une architecture typique des bâtiments de l’expo de 1929. C’est un mélange de style néo-renaissance, gothique et mudéjar. Il est construit en briques et marbre avec une décoration en céramique. Il est entouré de beaucoup d’éléments en fer forgé comme les nombreux lampadaires qui éclairent l’ensemble.

Le bâtiment central comporte trois étages

De temps à autres, il abrite des spectacles de danses traditionnelles qui ont pour arrière-plan la majesté architecturale du lieu.

Il est prolongé par deux ailes circulaires qui intègrent en leur centre un édifice secondaire.

A chacune des extrémités de ces ailes s’élève une tour de 80 mètres de haut, réplique de la Giralda.

A suivre…

Séville

Exposition ibéro-américaine de 1929 (3/3)

Aux alentours de la place d’Amérique, il subsiste un groupe de pavillons que nous allons découvrir. Commençons par le pavillon du Brésil, malheureusement modifié au cours du temps. Son architecture originale est devenue plus classique et surtout plus rectiligne alors que ses courbes anciennes étaient spectaculaires.

Il ne reste que la montée d’escaliers pour illustrer les courbes anciennes.

Le pavillon du Mexique appartient également à l’université de Séville.

Le pavillon de Colombie est resté propriété du pays et abrite maintenant le consulat de Colombie.

Juste à côté se trouve le pavillon du Maroc, qui va être prochainement transformé en mosquée. C’est un choix tout à fait intelligent car son architecture traditionnelle s’approche beaucoup de celle des mosquées.

En nous engageant dans l’Avenida de las Delicias, qui borde le parc Maria Luisa, nous découvrons le majestueux pavillon d’Argentine qui abrite une école de danse.

Très imposant par sa taille, il est également très spectaculaire au niveau de sa façade arrière qui longe le Guadalquivir.

A l’inverse, le pavillon du Guatemala est très petit mais il compense sa taille par des façades entièrement recouvertes de carrelage.

Nous poursuivons l’Avenida de las Delicias et arrivons sur un autre groupe de pavillons :

  • le pavillon du Pérou, en cours de restauration.
  • le pavillon du Chili, qui accueille le consulat du Chili et une école d’arts appliqués.
  • le pavillon des Etats Unis, qui n’est pas du tout spectaculaire (seule la porte d’entrée est dans l’esprit des autres pavillons)

Nous découvrons un autre côté du casino/théâtre Lope De Vega.

Retournons maintenant dans le parc Maria Luisa qui abrite encore d’autres merveilles architecturales :

– le pavillon Domecq, qui était une entreprise viticole, tout à fait dans l’architecture néoclassique.

  • le pavillon de la Compagnie téléphonique d’Espagne, réservé à l’époque à la centrale automatique ! Ce pavillon, que nous n’avons pu photographier en entier, a une surface au sol de 1000 m2 !

Nous approchons de la place d’Espagne que nous vous présenterons dans un prochain article… ou pas (tout dépendra du nombre de commentaires, ces articles nous demandant beaucoup trop de temps pour bien peu de retour).

Séville

Exposition ibéro-américaine de 1929

Puisque nous sommes toujours à l’extérieur du parc, allons voir un superbe bâtiment qui a conservé sa fonction d’origine. Il s’agit de l’hôtel Alfonso XIII, inauguré en avril 1929 pour loger les visiteurs les plus fortunés de l’expo. De style néo-mudéjar, il fut construit pour être l’hôtel le plus luxueux d’Europe. Il est toujours référencé sur la liste des meilleurs hôtels du monde !!! Sa réalisation a monopolisé 10% du budget de l’expo, avec un bon retour sur investissement puisque 90 ans après, il est toujours là !

Entrons maintenant dans le parc Maria Luisa par la place d’Amérique. Elle a conservé ses luminaires de 1929.

Il subsiste toujours les trois pavillons construits par Anibal Gonzales :

  • le pavillon royal, de style néogothique
  • le pavillon qui est maintenant le musée archéologique, de style renaissance
  • et le pavillon le plus spectaculaire des trois, devenu le musée des arts et coutumes populaires, du plus pur style Mudéjar. Malheureusement, lors de notre passage, sa façade était défigurée par des affiches pour une expo en cours à l’intérieur (preuve de l’absence de respect de notre civilisation actuelle !).

La place d’Amérique est bordée de 16 statues de victoires ailées dont certaines agrémentent le pavillon.

Nous avons beaucoup aimé cet œuvre d’art très réussie. Malgré sa taille impressionnante, ce pavillon reste esthétiquement très aérien, certainement grâce à sa galerie couverte soutenue par de fines colonnes.

Cette galerie se poursuit à l’arrière du bâtiment.

Les arbres plantés à l’origine de la création de la place sont maintenant adultes ; ils servent d’écrins au pavillon.

A suivre…

Séville

Séville : expo ibéro-américaine de 1929

En 1898, la guerre hispano-américaine fait perdre ses colonies à l’Espagne. En 1910, pour renouer avec le « nouveau monde » et améliorer les relations avec les anciennes colonies devenues des pays, l’Espagne décide d’organiser une exposition internationale. Elle comporte deux volets, dans deux villes distinctes : la partie qui traite du commerce, de l’industrie et des techniques a pour toile de fond la ville de Barcelone tandis que l’art, la culture et l’héritage historique sont mis en valeur à Séville.
En 1911, un concours attribue la direction des travaux de l’exposition sur le terrain à l’architecte Anibal Gonzales. Entre 1911 et 1919, il fait construire trois pavillons sur la place d’Amérique.

Simultanément, il entame la création de la place d’Espagne en 1914.

Il construit d’autres pavillons sur l’avenue de la Palmera, qu’il imagine comme perspective pour développer la ville vers le sud.

L’ouverture de l’expo est plusieurs fois reportée en raison de la première guerre mondiale, de problèmes de financement, ainsi que des crises politiques. Cela laisse le temps à d’autres architectes d’intervenir pour construire les pavillons des pays invités à l’expo entre 1926 et 1929.

L’exposition est inaugurée le 9 mai 1929 et se termine le 21 juin 1930. Son affiche représente en arrière plan la Giralda, puis la place d’Espagne. Au centre, une femme en habit traditionnel andalou est entourée de 7 femmes représentant les pays latino-américains. Les drapeaux des pays invités forment une guirlande colorée en haut de l’affiche.

Exposition ibéro-américaine de 1929

Nous allons remonter le temps pour découvrir les merveilles de l’expo de 1929.

Les bâtiments ont toujours pour écrin le parc de Maria Luisa qui avait été donné à la ville en 1893 par l’infante Maria Luisa.

Les jardins d’origine sont transformés en parc public par le paysagiste français Nicolas Forestier. De nombreux aménagements sont réalisés à l’époque pour agrémenter la visite du parc, sur le thème du romantisme inspiré des jardins de l’Alcazar et de l’Alhambra. De nombreuses gloriettes voient le jour, aux réminiscences littéraires ou culturelles.

Des fontaines et des bassins viennent rafraichir le parc.

Des allées sont tracées et baptisées pour assurer des parcours de promenade aux visiteurs de l’expo. A plusieurs endroits du parc, il reste des reproductions du plan de ces promenades qui datent de 1929 et qui sont toujours d’actualité !

De même que les plaques émaillées qui indiquent les noms des allées. A l’époque les hommes savaient faire des choses intemporelles et fiables.

Beaucoup d’éléments de décoration ont été apportés un peu partout dans le parc. Même les bancs ont été magnifiés par des azulejos.

Le parc était fermé par de solides grilles ; son accès se faisait par plusieurs portes dont certaines ont été conservées.

Plusieurs pavillons de l’expo de 1929 sont à l’extérieur des grilles du parc, notamment le casino qui était à l’origine le pavillon de Séville. Il a été transformé en cinéma. Pour notre venue, il avait déroulé le tapis rouge !

Il fait partie du même bâtiment que le théâtre Lope de Vega qui ouvre ses portes à l’arrière.

Un charmant petit château se trouve également proche d’une entrée du parc. Il est plus ancien que les bâtiments de l’expo, car il a été construit en 1893 dans le style néomudéjar. Il s’agit d’une maison où résidait le garde forestier du palais de San Telmo. Il a été baptisé « l’atelier de couture de la reine » suite à une légende selon laquelle la reine attendait le roi en faisant des travaux de couture dans ce château, qui n’était pourtant pas encore construit à cette époque. Ce château a une grande importance historique puisque son style d’architecture néomudéjar a été repris par de nombreux bâtiments construits pour l’expo de 1929.

Le château côtoie une fontaine avec une statue à la mémoire de Juan Sebastian Elcano, premier navigateur à faire le tour du monde à travers les océans de 1519 à 1522.

A suivre…